Le gouvernement français se jette à l’eau et donne son aval pour la construction du premier parc éolien flottant commercial au monde.
L’appel d’offre a été remporté par Pennavel, société créée par deux acteurs majeurs du secteur des énergies renouvelables en Europe : l’allemand BayWa r.e et le belge Elicio. Ce dernier gère déjà 18 sites onshore et 3 offshore dans notre pays et est déjà présent sur le sol français avec l’exploitation de 12 parcs éoliens terrestres en région bretonne.
Et ça tombe bien puisque c’est au large de la Bretagne que cette nouvelle capacité éolienne sera accueillie, plus précisément à 19 km à l’ouest de Belle-île-en-Mer et à 33 km de Quiberon.
Le parc éolien flottant, d’une future puissance installée de 250 MW, devrait être mis en service en 2031 et fournir de l’énergie à 450 000 habitants.
A l’inverse des éoliennes « posées », qui sont plantées dans le sol marin, les éoliennes flottantes offrent la possibilité de s’installer plus loin en mer et donc de profiter de vents plus puissants. Mais les eaux dont la profondeur est supérieure à 50m ne permettent pas l’installation d’éoliennes offshores « fixées ». Les éoliennes flottantes offrent donc de nouvelles possibilités pour la production d’énergie renouvelable. La position et la stabilité de ces dernières sont maintenues par des lignes d’ancrage fixées aux fonds marins.
Des projets pilotes ont déjà vu le jour en France, notamment au large du Croisic avec une première éolienne flottante mise en service en 2018. En Méditerranée, ce sont trois parcs pilotes qui sont en construction, dont deux d’une capacité de 30 MW (EolMed et EFGL) et le dernier de 24 MW (Provence Grand Large).
L’éolien flottant ailleurs en Europe
En Europe, plusieurs sites d’éolien flottant existent et sont déjà en service depuis quelques années comme au Portugal, au large des côtes de Viana do Castelo, dans des eaux de 100 mètres de profondeur. Mises en service en 2020, ses trois éoliennes cumulent une puissance installée de 25,2 MW répondant aux besoins annuels en énergie de 25 000 foyers et évitant 33 000 tonnes d’émissions de CO2 par an.
L’Écosse possède, elle, deux sites d’éolien flottant en mer du Nord. Tout d’abord, le projet Hywind Scotland, au large de Peterhead, qui compte cinq turbines pour une capacité de 30 MW fournissant de l’énergie renouvelable à 35 000 foyers. Ce dernier a été mis en service en 2017. Le Kincardine Offshore Windfarm se trouve, lui, au large d’Aberdeen et compte cinq turbines de 9,5 MW et une de 2 MW qui ont été mises en service en 2021 .
La société Equinor, à l’origine de Hywind Scotland, possède également une installation éolienne flottante en Norvège mais, paradoxe absolu, celle-ci ne fournit de l’énergie qu’aux plateformes pétrolières et gazières de l’entreprise.
Quoi qu’il en soit, l’intérêt croissant pour l’énergie éolienne et le développement de ses technologies ne pourront être que positifs pour les citoyens qui pourront, dans le futur, bénéficier de toujours plus d’énergie renouvelable.