La mise en pratique de l’ETS2, système d’échange de quotas d’émission dans l’UE, s’appliquera au secteur des transports routiers et du bâtiment, avec des conséquences sur les factures énergétiques.
À partir de 2027, les factures de chauffage et de carburant des citoyens risquent d’en prendre un coup avec l’application de l’ETS2 et sa taxe carbone.
Lancé en 2005, l’ETS est un système d’échange de quotas d’émission pour les grosses industries polluantes. Il permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et les gains générés par cette taxe sont réinjectés dans le financement pour la transition énergétique.
Première phase de ce système, l’ETS1 ne s’appliquait jusqu’à présent qu’aux industries, usines et producteurs d’énergie (centrale électrique, raffinerie de pétrole, etc). En 2024, il s’étendait à l’aviation et au transport maritime.
L’ETS2 sera mis en application dès 2027 et visera à intégrer les secteurs du transport routier et du bâtiment (résidentiel et commercial). Des domaines qui touchent directement la vie quotidienne des ménages (carburant pour se déplacer, gaz pour se chauffer, …). Le but reste inchangé : diminuer, petit à petit, les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.
Mais en quoi cela concerne-t-il directement la vie quotidienne du citoyen ?
Qu’il s’agisse d’essence, de diesel, de mazout ou de gaz, les différents fournisseurs devront s’acquitter de cette taxe carbone et, évidemment, ils devront la répercuter dans leurs tarifs. Dernier maillon de cette chaîne de production-consommation, les ménages devraient donc en subir l’impact à travers une hausse de leurs factures d’énergie si ceux-ci consomment des énergies fossiles pour se chauffer ou se déplacer.
À combien se chiffre cette hausse ? D’après un article de la Febeg, publié fin septembre, il faut s’attendre à une augmentation de 10 % de la facture de gaz, représentant un coût moyen supplémentaire allant jusqu’à 150 € par an pour un consommateur moyen. Et cela, seulement si le prix du carbone reste stable à 45 euros la tonne. En effet, l’Institut pour l’Économie du Climat évalue, lui, une stabilisation qui tournerait plutôt autour des 70 et 75 euros.
Soulignons tout de même qu’un quart des gains réalisés par l’application de l’ETS2 seront destinés à un fonds social pour le climat (FSC). Ce dernier aura pour mission de venir en aide aux ménages les plus vulnérables.
Les diverses directives adoptées et appliquées par l’UE semblent traduire une volonté ferme de changer les choses. Mais des règlements punitifs et/ou dissuasifs ne suffiront pas. La transition énergétique nécessite plus d’ambition et un déploiement rapide des énergies renouvelables afin d’éviter que le citoyen ne supporte à lui seul le poids financier de ces directives européennes.