Début décembre, c’est à Deux-Acren qu’a été inaugurée ce qui est, désormais, la plus grande centrale de stockage d’énergie d’Europe Continentale.
Il y a un peu moins d’un an, nous vous évoquions l’inauguration du plus important site de batteries en activité du Benelux en termes de capacité de stockage relié au réseau haute tension. Installé à Bastogne, ce parc de 10MW affichait rapidement près de 16.000 MWh de capacité de régulation à Elia. Permettant à cette dernière de substituer un approvisionnement plus vert aux habituelles centrales à gaz pour assurer l’approvisionnement lors des pics de consommation sur le réseau. A l’époque, EStor-Lux affichait une puissance installée de 10 MW et une capacité de stockage de 20 MWh. Ce parc de 480 modules batteries lithium-ion faisait donc référence pour le Bénélux.
C’était il y a un an.
Pile (sans mauvais jeu de mot) 12 mois après l’inauguration de ce grand centre de stockage, c’est une autre première et référence qui a été inaugurée fin de l’année dernière en Belgique. En effet, début décembre, c’est à Deux-Acren qu’a été inaugurée ce qui est, désormais, la plus grande centrale de stockage d’énergie d’Europe Continentale. Cette nouvelle centrale permet de stocker une quantité d’énergie de 100 MWh dans des batteries lithium-ion, à un niveau de puissance allant jusqu’à 50 MW, ce qui lui permettra d’assurer notamment la régulation de la fréquence sur le réseau de transport électrique au-delà des frontières belges si besoin. Avec ce projet de 33 millions d’euros dont les bâtiments ont été construits, installés et rendus opérationnels en 6 mois de temps à peine, Corsica Sole change d’échelle et devient l’un des leaders européens du secteur. En outre, ce pionnier du stockage d’énergie qui exploitait jusque-là ce type de centrales uniquement dans les îles françaises depuis 2015, réalise de la sorte sa première installation hors territoire français. Certes, ce n’est pas pour autant que la Belgique devient le pays le plus performant en matière de stockage et de gestion de fluxs énergétiques mais toujours est-il que c’est bien sur son territoire que deux des centres de références en matière de capacité ont été installés ces deux dernières années. Et c’est très bien ainsi. Car il nous faut rappeler que le stockage fait partie des technologies stratégiques à développer impérativement pour répondre à l’augmentation de la production et de la circulation des énergies renouvelables. En outre, si 30% de l’électricité produite en Europe en 2022 l’était par du renouvelable, il est essentiel de rappeler que la moitié de cette production « verte » provenait de l’éolien et du photovoltaïque qui, comme on le sait, sont les deux modes de production le plus variables. Et lorsque l’on sait que l’Europe vise notamment à atteindre 45% (anciennement 40%) de part renouvelable dans son mix électrique d’ici 2030, en augmentant principalement la puissance photovoltaïque et éolienne, nul doute que ces capacités de stockage d’importance doivent être multipliées.
Des stocks faciles à mettre en place
Ces solutions de batteries lithium-ion sont très rapides à mettre en œuvre (moins d’un an de construction pour un parc de batterie industriel), ce qui permet de répondre à l’augmentation rapide des productions renouvelable sur les 7 prochaines années. Elles peuvent s’installer dans tout type de région où le réseau est fortement sollicité par cette intermittence. Elles seront utilisées uniquement pour répondre à un manque de production d’électricité et ce, det quelques secondes à plusieurs heures (il faut 30 secondes pour que le parc atteigne sa pleine puissance). Pour pallier aux manques qui dépasseraient la journée, d’autres types de solutions seront exploitées (centrale pompage turbinage, flexibilité de la demande, sobriété) avec peut-être aussi l’utilisation d’autres métaux stratégique (Sodium métallique) ou de molécules (Syngas, H2) ou encore, par exemple, les nouvelles générations de voitures capables de stocker elles-aussi.