Les éoliennes et leurs composantes sont-elles 100% recyclables et effectivement recyclées. Et surtout, quelles traces laissent-elles de leur passage ?
Avec le déploiement des parcs éoliens dans nos campagnes, beaucoup se questionnent sur le côté recyclable ou non des composantes d’une éolienne. De solides avancées ont, encore récemment, été faites et, aujourd’hui, on tend vers un taux de recyclabilité de 100%.
Des composantes multiples, des recyclages complexes.
Les éoliennes sont généralement composées d’acier, de béton, de plastique et de matériaux plus complexes tels que la fibre de verre, le carbone ou des matériaux similaires mélangés à une résine (souvent en époxy, polyester ou vinylester) constituant les pales notamment. Chacun de ces matériaux nécessite un traitement spécifique pour être recyclé efficacement.
La plupart des éoliennes en fin de vie sont démantelées et les matériaux recyclables récupérés. L’acier peut en être fondu et réutilisé, le béton être broyé et réutilisé comme matériau de construction et les plastiques recyclés en granulés pour la production de nouveaux produits en plastique. Cependant, jusqu’il y a peu, la fibre de verre et les composites avancés, plus difficiles à recycler, nécessitaient des procédés plus spécifiques pour être récupérés efficacement. Ces matériaux composites étaient valorisés en tant que combustibles de substitution (dans les cimenteries par exemple), ou les fibres de pales broyées utilisées dans des matériaux de construction.
25 à 30 ans de durée de vie
Ces dernières années, des initiatives ont été lancées pour développer de nouvelles méthodes de recyclage des éoliennes et surtout de leurs pales, qui demeurent la partie la plus complexe à recycler. Et c’est un défi de taille. Puisque si l’on prend en compte l’ensemble des éoliennes européennes qui vont arriver en fin de vie, ce ne sont pas moins de 350.000 tonnes de matériaux qui doivent être démantelés puis recyclés et réaffectés. Autre élément important, la durée de vie, autrefois limitée à 20 ans, semble tendre actuellement plutôt vers 25-30 ans de durée de fonctionnement et de vie. Avec un âge moyen actuel en Belgique de 7 ans pour les éoliennes installées.
La Région Wallonne interdit l’enfouissement !
Chez nous, la Région Wallonne impose aux exploitants des parcs éoliens de constituer une sûreté (garantie déposée sur un compte bloqué), pour assurer que le démantèlement pourra être financé, même en cas de faillite de l’exploitant. La montant de la sûreté est fixé dans le permis et permettra de procéder à une déconstruction et un recyclage garanti des différents composants. Les terres agricoles qui les hébergent doivent en outre être rendues dans leur état initial. Enfin si, autrefois, on enfouissait les parties non recyclables des éoliennes, et principalement des pales, cela est désormais également interdit chez nous.
Une révolution
La société danoise Vestas a présenté tout récemment une nouvelle solution qui rend les pales d’éoliennes recyclables, sans qu’il soit nécessaire de modifier la conception ou la composition des matériaux. Cette solution pourra donc s’appliquer aux pales déjà existantes et même à celles déjà démantelées mais non recyclées. Elle se base sur le recours à un nouveau procédé permettant de décomposer la résine époxy pour récupérer la matière première des pales. Une véritable révolution dans le monde de l’industrie éolienne et qui permet désormais de tordre le cou aux légendes selon lesquelles les éoliennes ne sont pas recyclables. Car, à terme, il n’en restera, finalement, que du vent.