Matériaux stratégiques et terres rares : l’Europe mise sur 47 projets

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La course aux matériaux stratégiques pour l'Europe a commencé. Plusieurs projets ont été identifiés afin de nous défaire de notre dépendance à des pays tiers en la matière.

Pour réduire sa dépendance aux matériaux stratégiques chinois, à l’instar de celle au gaz russe, l’Europe mise sur 47 projets miniers afin de garantir son approvisionnement en terres rares et ainsi renforcer sa souveraineté énergétique et technologique.

Car rappelons-le : ces ressources sont essentielles et entrent dans la fabrication des technologies renouvelables, dans les infrastructures du réseau électrique (comme le cuivre, indispensable au transport d’électricité), ainsi que, malheureusement d’actualité, dans les systèmes de défense.

22 de ces projets portent sur le lithium, un élément aux centres de beaucoup de convoitises, notamment pour la production de batteries destinées aux véhicules électriques. 12 autres se concentrent sur le nickel, 10 sur le cobalt, 7 sur le manganèse et, enfin, 11 sur le graphite.

Mais l’initiative européenne ne concerne pas uniquement l’extraction, puisqu’elle concerne aussi le traitement desdits matériaux ainsi que de leur recyclage, afin de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur.

Dans une perspective plus large, l’Union européenne vise, d’ici 2030, à assurer 10 % de ses besoins en extraction, 40 % en raffinage et 25 % en recyclage. De plus, aucun pays tiers ne pourra représenter plus de 65 % de l’approvisionnement de l’UE.

Mais comment l’Europe compte-t-elle concrétiser ces ambitions ? En simplifiant les démarches administratives, souvent longues et complexes, et en réduisant les délais d’octroi des permis pour ces 47 projets. Actuellement compris entre 5 et 10 ans, ces délais ne devront pas excéder 27 mois pour les projets d’extraction et 15 mois pour ceux de raffinage et de recyclage.

Bien sûr, la mise en œuvre de ces projets nécessite un financement. Et ce dernier s’élèvera, cette année, à hauteur de deux milliards d’euros. Répartis sur l’ensemble du territoire européen, 13 États membres sont concernés : la Grèce, la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, l’Estonie, la République tchèque, la Suède, la Finlande, le Portugal, la Pologne, la Roumanie et la Belgique. En effet, notre plat pays accueillera deux projets de traitement et de substitution de germanium, ces derniers seront développés par Umicore. Le germanium est utilisé dans les cellules photovoltaïques, pour la fabrication de fibres optiques ou encore dans des technologies infrarouges.