Très peu exploitée, l’énergie houlomotrice va voir un projet se concrétiser au Portugal, où le mégawatt de puissance sera atteint pour la première fois pour une installation de ce genre.
Quand on aborde le sujet des énergies renouvelables, on pense naturellement et bien souvent au photovoltaïque et à l’éolien. Mais à côté de celles-ci, il existe aussi d’autres formes d’énergies durables comme la géothermie ou la biomasse, entre autres. Encore (trop) discrète, il y a aussi l’énergie houlomotrice.
Cette dernière exploite le mouvement des vagues pour produire de l’électricité et ne doit pas être confondue avec l’énergie marémotrice, qui, elle, se base sur le cycle naturel des marées montantes et descendantes.
Au Portugal, l’entreprise Eco Wave Power compte bien profiter de la force des vagues pour l’installation d’une toute première centrale houlomotrice commerciale à grande échelle. Le projet a démarré il y a 4 ans, à la suite d’un accord de concession avec le port de Leixões pour sa construction. À terme, la capacité totale, répartie sur quatre sites, pourrait atteindre 20 MW, lui conférant donc le titre de premier projet commercial à grande échelle, au monde. La centrale sera progressivement mise en service, et la première étape de son déploiement sera la construction d’une station de 1 MW. L’entreprise a obtenu, en mars 2024, la dernière autorisation nécessaire pour le début des travaux de celle-ci.
Mais comment est-ce que cela fonctionne ? Des flotteurs installés sur la centrale électrique suivent le mouvement des vagues, ce qui les fait monter et descendre. Ce mouvement entraîne une compression de l’air (système pneumatique), nécessaire, car le changement de pression ainsi provoqué fera tourner une turbine reliée à un générateur, qui transformera ce mouvement en électricité.
D’une puissance plus modeste, celui-ci se base sur le principe de la colonne d’eau oscillante. Comme pour le système des flotteurs, cette technologie se base sur des changements de pression de l’air pour générer de l’électricité. Mais ici, l’eau monte et descend dans une colonne sous l’effet des vagues (voir graphique ci-dessous).
D’une capacité installée de 296 kW, les 16 colonnes qui composent la centrale de Mutriku produisent annuellement 300MWh. Installée en 2011, le totale de sa production s’élevait à 3 GWh, fin 2023. Vous pouvez, d’ailleurs, la visiter virtuellement ici.
Les différentes technologies rencontrent néanmoins certaines limites à commencer par les coûts de départ, encore élevés ainsi que la complexité d’installation des infrastructures. La variabilité de la puissance est aussi à prendre compte lorsque les vagues ne sont pas toujours constantes. Mais malgré cela, des projets comme celui de Mutriku montrent que l’énergie houlomotrice est un ajout supplémentaire dans le « catalogue » des énergies renouvelables à développer pour venir soutenir le solaire et l’éolien.