ENGIE va augmenter de 7,5% la capacité de stockage et la puissance de la centrale de pompage-turbinage de Coo. Ce qui permettra d’intégrer plus d’énergies renouvelables sur le réseau électrique belge.
Créée au cours des années 1970, la centrale d’accumulation par pompage de Coo-Trois-Ponts en Wallonie fait figure de référence en matière de stockage d’électricité en Belgique.
La centrale, d’une capacité installée de 1200 mégawatts (MW), est en effet capable de stocker de l’électricité à grande échelle (5000 MWh/jour) grâce au principe du pompage-turbinage.
Elle est constituée de deux bassins supérieurs, situés en hauteur sur un dénivelé naturel de 250 m, et d’un bassin inférieur (photo ci-dessus et ci-dessous). Les turbines utilisent l’excès d’électricité sur le réseau afin de ramener l’eau par pompage dans les bassins supérieurs. Ainsi, l’eau est pompée et stockée durant les périodes où la production est abondante, et peut ensuite être utilisée au moment où le réseau en a besoin. Il suffit pour cela que les turbines soient mises en marche pour pallier une baisse de production ou pour faire face à une plus grande demande. Cette flexibilité est essentielle avec le développement rapide des énergies renouvelables, dont la production est variable par définition.
Adapter les bassins existants
Avec la croissance des productions renouvelables injectées sur le réseau électrique belge, le besoin de stockage est donc de plus en plus essentiel pour assurer l’approvisionnement en électricité.
Depuis plusieurs années, le groupe Engie – qui gère la centrale de Coo – envisageait une augmentation de la capacité de stockage sur ce site.
Parmi les aménagements imaginés : un projet de troisième bassin supérieur relié à deux nouvelles turbines, permettant d’augmenter de 50 % les capacités du site, passant de 1 200 MW à 1 800 MW, soit l’équivalent de la production de quatre centrales au gaz.
Mais dans l’immédiat, Engie s’engage dans un projet plus modeste avec une demande de permis, introduite début juillet 2019, pour augmenter de 7,5% la capacité de stockage et la puissance des installations existantes, ce qui équivaut d’une part à une augmentation de 80 MW de capacité installée et d’autre part à une augmentation de l’énergie stockée de 425 MWh.
Les travaux nécessaires se feront en deux étapes :
- Réhausser les digues du bassin supérieur 2, ce qui permettra de stocker 600 000 m³ d’eau en plus.
- Remplacer plusieurs équipements tels que le transformateur, les aubes directrices et la roue des groupes 1, 2 et 3.
Ces travaux représentent un investissement de l’ordre de 50 millions d’euros et devraient, selon le planning prévisionnel, se terminer en 2024.
Un incitant pour le stockage
Ce projet a été motivé par un incitant mis en place en 2018 par la CREG, le régulateur du marché fédéral de l’énergie, en vue d’augmenter les capacités de stockage en Belgique.
En effet, un exploitant qui accroit une capacité de stockage existante d’au moins 7,5% bénéficie pendant 5 ans d’une exonération de son tarif réseau à hauteur de 80%.
C’est le cas de Engie, premier acteur à en bénéficier, et qui récupérera ainsi la totalité de son investissement.
Par ailleurs, la construction d’une nouvelle centrale de stockage donne droit à une exonération des tarifs réseau durant les 10 premières années.
Cet incitant devrait ainsi permettre d’accroître le stockage d’électricité renouvelable en Belgique.
Projets solaire et éolien
Notons que deux autres projets devraient bientôt engager le site de Coo dans une transition Zéro Carbone :
- L’installation de 17 000 panneaux solaires le long des berges du deuxième bassin, orientés vers le sud, faisant de Coo-Trois-Ponts l’un des plus grands parcs solaires de Wallonie.
- La mise en place de 6 éoliennes de 2 à 3,5 MW par turbine.