Il y a un an, Elia présentait ce qui allait être une première mondiale : une île énergétique artificielle. Baptisée île énergétique Princesse Elisabeth, elle sera le cœur d’une future zone de production éolienne, du même nom, en mer du Nord.
Elle permettra d’assurer un meilleur approvisionnement d’énergie renouvelable à notre pays. Récemment, un permis d’environnement a été obtenu pour le démarrage de sa construction. Zoom sur le sacre de cette innovation belge et ses enjeux.
L’innovation insufflée dans l’éolien offshore belge
Confirmant le statut de la Belgique comme un des leaders de l’offshore éolien, notre pays s’apprête à lancer la construction de la première île énergétique artificielle au monde.
L’île, d’une surface de 6 hectares, sera située à 45 km de la côte. Futur pôle énergétique de la zone éolienne Princesse Elisabeth (zone de 285 km²), elle en centralisera une puissance estimée de 3,5 GW d’ici 2030 et jusqu’à 8GW en 2040 (la puissance installée actuellement étant de 2,2 GW). Cette énergie sera ensuite acheminée vers la terre ferme via des câbles sous-marins.
L’infrastructure peut être vue comme une extension du réseau belge qui sera reliée à de nouveaux parcs éoliens, dans le futur. Avec le temps, l’île énergétique verra se développer une interconnexion sous-marine avec le Royaume-Uni et le Danemark. Cette interconnexion jouera donc un rôle important pour l’approvisionnement européen.
Deux ans seront nécessaires pour sa construction (mars 2024 à août 2026), elle devrait être totalement opérationnelle en 2030.
Evidemment, il est impossible de passer à côté de certaines préoccupations, légitimes, quant à l’impact sur la biodiversité. Mais qu’on se rassure, une attention particulière a été portée à la conception de l’île avec un « nature inclusive design » afin qu’elle puisse cohabiter avec la biodiversité, voire la favoriser (il s’agit d’une zone protégée Natura 2000).
Un modèle réduit de l’île énergétique Princesse Elisabeth a récemment subit une batterie de tests en laboratoire, par simulations, afin d’analyser sa résistance à des conditions météos extrêmes. On n’est jamais trop prudent !
Avec la fraîche obtention d’un permis d’environnement, c’est le démarrage officiel d’un projet ambitieux et porteur d’avenir pour la production éolienne d’énergie renouvelable.
La mer du Nord, cette turbine électrique
Accélérant l’idée de faire de la mer du Nord un centre névralgique de la production d’électricité renouvelable, l’île énergétique Princesse Elisabeth contribuera très certainement à atteindre le but de l’Europe de devenir, de plus en plus, indépendante énergétiquement.
C’est lors du North Sea Summit, d’avril 2023, que 9 pays ont signé la déclaration d’Ostende. Cette dernière engage les signataires à installer, ensemble, une puissance de 120 GW d’énergie éolienne d’ici 2030 et de 300 GW d’ici 2050, en Mer du Nord. Elle pourrait alimenter 460 millions de foyers européens.
Le développement éolien en mer fera la part belle à l’énergie citoyenne vu que les critères des appels d’offres fédéraux pour les concessions pour les futurs parcs de la zone Princesse Elisabeth attribueront des points à la participation citoyenne. Les coopératives belges fédérées au sein de SeaCoop entendent se positionner dans les appels d’offres aux côtés de partenaires industriels et financiers. Les citoyens profiteront ainsi de l’énergie éolienne en mer à un prix équitable.
Il est à noter que les premières éoliennes de la zone Princesse Elisabeth seront mises en service en 2028 donnant ainsi un nouveau souffle à l’éolien offshore belge.