Le programme WinMon.BE a récemment dévoilé son rapport sur l’impact environnemental des parcs éoliens offshore, dans la partie belge de la mer du Nord. Etalée sur une période de 15 ans, depuis la construction du premier parc en 2008, l’analyse revient sur le monitorage de la faune marine.
Dirigé par l’Institut des Sciences Naturelles, le programme partage un bilan globalement positif sur la cohabitation des éoliennes offshore et de la biodiversité marine.
Cette surveillance a duré trois fois plus longtemps que la durée habituelle de ce type de programmes. En effet, selon le rapport, la plupart d’entre eux s’arrêtant 5 ans après l’installation des éoliennes, ils ne peuvent fournir les informations pertinentes pour la bonne gestion des parcs éoliens sur le long terme. En effet, il a été remarqué que des changements continuent à se produire une douzaine d’années après l’installation, prouvant l’importance des surveillances de longue durée.
La partie belge de la mer du Nord comptabilise 8 parcs opérationnels avec 399 turbines pour une capacité installée de 2,26 GW. Avec l’objectif d’augmenter cette dernière, la zone Princesse Elisabeth verra bientôt le jour pour la porter à 3,5 GW d’ici 2030. Il faut donc pouvoir faire cohabiter la transition énergétique et la vie animale. Avant toute construction, un permis d’environnement doit être obtenu et inclure l’obligation d’avoir un programme de surveillance des impacts sur l’environnement aquatique.
Avec des fonds marins plus riches, l’étude a pu constater un développement de la biodiversité au niveau des fondations des éoliennes. Le mouvement réduit des courants marins, dans la zone, a permis une sédimentation favorisant un terrain de choix pour des espèces comme les étoiles de mer ou les mollusques, entre autres.
Le rapport fait également part d’une modification de la répartition chez les poissons. Le cas de la plie qui trouve refuge aux bases des éoliennes est une belle illustration. En effet, la protection de ces bases contre l’érosion et les zones sablonneuses entre celles-ci offrent un habitat aux poissons qui y trouvent de la nourriture en abondance. La « création » de ce refuge a, sans doute, permis de diminuer la mortalité de la plie due à la pêche, voire augmenté la reproduction de l’espèce.
Concernant les oiseaux et leur migration, les données ont démontré un évitement de la zone par certaines espèces comme le fou de Bassan ou les guillemots communs. D’autres, au contraire, semblent être attirées comme le goéland marin et le grand cormoran. Une des préoccupations posées par le développement des parcs éoliens est la migration des oiseaux qui pourraient demander aux éoliennes de s’arrêter, temporairement, pendant cette période afin d’en éviter les collisions éventuelles.
Bien qu’il faille continuer d’être vigilant à toujours respecter le vivant, le rapport démontre bien que la cohabitation entre les éoliennes et la biodiversité est possible.
Il est à découvrir, en entier, ici.