Double bonne nouvelle avec la création d'un vaste projet européen éolien offshore au travers de la première île énergétique au monde, au large de la Belgique. Et l'ouverture de ses prises de participations aux citoyens.
Ce 24 avril à Ostende se tenait le deuxième sommet européen de la Mer du Nord avec pour objectif la création de la plus grande centrale électrique verte d’Europe. Un congrès qui arrive un peu moins d’un an après la création de SeaCoop et l’envoi d’une série de recommandations de la part d’Energie Commune au gouvernement belge en la matière (voir notre article). Mais aussi et surtout, pile quelques jours après l’annonce faite par le Gouvernement fédéral de sa volonté d’impliquer une part importante des citoyens dans l’éolien offshore.
Au niveau belge, le développement offshore éolien sera en grande partie citoyen
Le gouvernement fédéral belge a pris la décision d’encourager la participation citoyenne dans les projets d’énergie éolienne offshore. Les coopératives membres des fédérations REScoop ont salué cette décision et ont souligné la vision novatrice du gouvernement belge. Certaines coopératives membres ont créé la coopérative SeaCoop il y a un peu moins d’un an déjà. Celle-ci sera l’interlocuteur unique pour les autres parties prenantes dans l’éolien offshore. SeaCoop permettra aux citoyens de co-investir dans les éoliennes en mer et d’avoir un accès direct à l’énergie qui y est produite. L’objectif est de posséder 20% des parcs et de fournir 20% de cette électricité aux citoyens. SeaCoop participera à l’appel d’offres dans le cadre de partenariats avec des opérateurs industriels et financiers actifs dans l’éolien offshore. Une campagne de communication nationale invitera en 2026 les citoyens à rejoindre une de ces 34 coopératives locales pour participer à cette vaste initiative. L’octroi des concessions pour les futurs parcs éoliens dans la Zone Princesse Elisabeth se réalisera dans le cadre d’une procédure de mise en concurrence organisée par le gouvernement fédéral. La ministre chargée de l’Energie, Tinne Van der Straeten a d’ailleurs dévoilé le 21 avril dernier, les modalités de cet appel qui seront définies dans un arrêté royal. Parmi celles-ci, on ne peut que se réjouir de lire que les critères d’attribution de l’appel d’offres attribueront des points à la participation citoyenne. Cette décision permettra en d’offrir aux citoyens de l’énergie éolienne en mer à un prix équitable.
9 pays européens autour d’un vaste projet ambitieux
A Ostende ce lundi, ce sont donc les dirigeants de neuf pays qui se réunissaient pour sceller leur ambition commune de “décupler leurs capacités d’éoliennes en mer du Nord” faisant suite à une première édition du “sommet de la mer du Nord” l’année dernière. Autour de la table, le Danemark, la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas sont rejoints par le Royaume-Uni, la Norvège et le Luxembourg pour ce deuxième sommet. Mais aussi par la France et l’Irlande qui avaient déjà un projet commun dans le but de les rallier à ce projet ambitieux commun.
Première île énergétique au monde
L’objectif affiché était de faire de la mer du Nord la plus grande centrale électrique verte d’Europe en multipliant par dix le nombre d’éoliennes en Mer du Nord d’ici 30 ans. Peu profonde, elle constitue en effet un endroit idéal pour développer l’éolien bâti au fond de l’eau. La Belgique et ses 5 GW en actuellement déjà installés en mer (contre 2.5 GW pour la France) fait office de point central. Son île, la première île énergétique au monde, constituera ainsi un carrefour d’échange d’électricité entre les différents parcs éoliens et devrait être achevée d’ici mi-2026. Elle sera située à 45 kilomètres de nos côtes et devrait développer une capacité de 300 GW européenne d’ici 2050. Le Luxembourg, seul pays non côtier, était présent lui en tant qu’investisseur structurel et acheteur potentiel de l’énergie ainsi produite.