Remplacer vos anciens panneaux solaires par des modèles plus performants pour prolonger la période de certificat vert semble être une bonne idée mais attention aux mauvaises surprises.
C’est ce que nous avons constaté dans certains cas à Bruxelles. En effet, depuis 2006, la région bruxelloise accorde des certificats verts à toute nouvelle installation de production d’électricité verte (cogénération, photovoltaïque, éolien). Cette aide permet aujourd’hui de rentabiliser votre investissement, avec entre 60% et 100% du coût initial d’une installation photovoltaïque récupéré en 10 ans grâce aux certificats verts.
Mais attention, cette aide n’est attribuée qu’une seule fois par installation et par compteur. Remplacer une installation existante ayant déjà bénéficié, ou bénéficiant actuellement, de certificats verts ne vous permettra pas d’en obtenir de nouveaux pour les 10 années suivantes.
Cependant, des exceptions à cette règle existent et sont expliquées dans cette note de Brugel.
En résumé, nous y trouvons ces exceptions classées en 3 grandes situations
- Extension d’une installation photovoltaïque existante
- Remplacement sans modification de puissance
- Remplacement avec augmentation de la puissance totale
Extension d’une installation
Si vous avez encore quelques mètres carrés disponibles sur votre toit et que vous envisagez d’ajouter des panneaux à votre système actuel, Brugel peut vous accorder des certificats verts pour couvrir l’augmentation de puissance, à condition que ces nouveaux panneaux soient connectés à un onduleur et à un compteur spécifique pour les certificats verts (celui qui mesure votre production annuelle). Vous continuerez à percevoir les certificats verts pour votre première installation au taux initial, tout en recevant de nouveaux certificats pour la seconde, au taux applicable à la nouvelle certification.
Il est donc crucial que votre installateur réalise les travaux nécessaires, notamment en ajoutant un onduleur supplémentaire capable de supporter ces nouveaux panneaux. En effet, un onduleur doit généralement être associé à un nombre minimum de panneaux pour assurer un fonctionnement optimal. Sinon, optez pour des micro-onduleurs. Vous devrez également faire appel à un organisme agréé pour certifier votre installation, afin d’attester qu’elle répond aux critères requis pour recevoir des certificats verts.
Remplacement sans modification de la puissance
Vous remplacez vos anciens panneaux par des nouveaux plus performant ? Vous pourrez bénéficier à nouveau de certificats verts à condition que ce remplacement soit accordé par Brugel ! Pour l’acceptation de la démarche, 2 situations sont à distinguer :
Le remplacement s’opère durant la période actuelle d’octroi des CV de vos anciens panneaux :
- Si le remplacement est justifié par une inopérabilité de l’installation (panneaux défectueux et non couverts par le fabricant durant la période de garantie, chute drastique du rendement, incident ne pouvant être couvert par votre assurance), vous pourrez continuer à bénéficier de CV uniquement sur la période initiale d’octroi.
- Si le remplacement est injustifié, vous n’en bénéficierez pas pour votre période actuelle !
Attention, le remplacement d’un panneau défectueux toujours sous la période de garantie du fabricant ne couvre pas la main d’œuvre.
Le remplacement s’opère après la période d’octroi des CV de votre première installation : la nouvelle ne donnera pas droit à des certificats verts.
Remplacement avec augmentation de la puissance totale
Vous remplacez vos panneaux et augmentez la puissance de votre système, les conditions seront similaires au cas précédent avec quelques nuances.
Si votre période d’octroi est toujours en vigueur :
- Critère d’inopérabilité pour continuer à bénéficier de CV jusqu’à la fin de la période initiale.
- Onduleur et compteur vert séparés pour distinguer la puissance additionnelle qui pourra, elle seule, bénéficier d’une nouvelle période de 10 ans de CV. La puissance initiale sera couverte par la période originale du certificat vert.
Si votre période d’octroi est terminée :
- Onduleur et compteur vert séparés pour distinguer la puissance additionnelle qui pourra, elle seule, bénéficier d’une nouvelle période de 10 ans de CV.
Alors faut-il changer ou non ses panneaux ?
Augmenter la puissance de vos panneaux solaires vous permet de produire davantage, ce qui peut être avantageux si votre foyer a évolué avec le temps (installation d’une pompe à chaleur pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire, système de ventilation, routeur solaire, …). Il est préférable de prévoir un surdimensionnement à l’avance (plus de production que vos besoins), par exemple si vous avez actuellement un système de production d’eau chaude sanitaire à énergie fossile (gaz ou mazout) et que vous envisagez de passer à l’électrique (pompe à chaleur ou chauffe-eau classique) dans quelques années. Vous ne regretterez pas d’avoir installé quelques panneaux supplémentaires. L’essor de la mobilité électrique, très consommatrice d’électricité (environ 6000 kWh/an), constitue également une bonne raison pour anticiper une puissance plus élevée, tout en restant sous les 10 kVA, sinon vous serez soumis à des règles fiscales
Il sera toujours plus contraignant de faire revenir un installateur pour rajouter quelques panneaux. Il faudra souvent prévoir un nouvel onduleur pour plusieurs raisons :
- Votre onduleur initial fonctionne dans une plage de puissance définie, rajouter de la puissance au-delà de ses limites risque de le faire dysfonctionner, et perdre la garantie de l’onduleur.
- Les nouveaux panneaux plus puissants raccordés en série aux anciens risqueraient de perdre en efficacité, car ils s’adapteront toujours au panneaux qui produit le moins.
Les anciens panneaux installés en 2011 avaient une puissance moyenne d’environ 140 Wc/m². Les progrès technologiques continus ont permis d’atteindre aujourd’hui une puissance de 200-220 Wc/m², ce qui augmente la production de 30 à 40 % selon les orientations pour une même surface utilisée.
Une vérification auprès de Brugel est toujours recommandée afin d’analyser les conséquences d’un éventuel changement dans votre installation. Les installateurs n’étant pas toujours informés de ces critères, il pourrait être difficile, en cas de litige, de déterminer si l’installateur est responsable de l’erreur ou non.
Il est aussi important de noter que produire davantage ne signifie pas nécessairement autoconsommer davantage, et donc réduire sa facture. Si la production supplémentaire est principalement injectée sur le réseau, le bilan économique de cet achat devra être calculé en conséquence. Il est donc essentiel d’avoir de réels besoins en électricité supplémentaire pour justifier l’augmentation de la puissance.
Si le remplacement des panneaux n’est pas justifié par des raisons de défaillance et ne permet pas d’obtenir de nouveaux certificats verts ou de prolonger la période actuelle dont vous bénéficiez, la rentabilité de votre projet pourrait dépasser les 12 ans, soit un peu moins rentable que votre projet initial.
Que faire de mes panneaux une fois démontés ?
Si vos anciens panneaux sont toujours en bon état de fonctionnement, pensez à les proposer à votre entourage (ou sur un marché de seconde main). Il y a souvent des personnes intéressées pour les racheter, surtout si leur toit peut accueillir des panneaux solaires d’une génération antérieure, comme un abri de jardin, un carport ou un coin de jardin.
Cependant, si vos panneaux ne sont plus aussi performants qu’au début, vous pourrez contacter une entreprise spécialisée dans leur collecte. PV Cycle, actif depuis 2008, gère la filière de collecte et de recyclage des panneaux photovoltaïques en Belgique. L’organisation est financée par une cotisation incluse dans le prix de chaque panneau vendu. Aujourd’hui, 93 % du poids d’un panneau photovoltaïque est recyclé, et la filière continue d’innover à mesure qu’elle traite un volume croissant.
Les onduleurs peuvent être réparés et reconditionnés, il y a d’ailleurs une entreprise belge (Omvormer service) qui s’est lancée sur ce marché pour vous proposer des services et même un catalogue d’onduleurs de seconde main.