Une alternative aux batteries au lithium est-elle possible ? C’est ce que pense l’entreprise irlandaise FutureEnergy Ireland avec son projet de stockage grâce à des batteries fer-air.
La part grandissante des énergies renouvelables dans le mix électrique pousse certaines entreprises à réfléchir à des solutions de stockage lorsque celles-ci sont en surabondance. Les parcs de batteries à grande échelle auront un rôle à jouer dans l’indépendance énergétique d’un État et dans son détachement des énergies fossiles.
Certaines de ces sociétés se creusent les méninges pour proposer l’utilisation de technologies innovantes. C’est le cas de FutureEnergy Ireland, qui pourrait bien être à l’origine du tout premier stockage d’énergie grâce à des batteries fer-air en Europe.
Appelé Ballynahone Energy Storage, son principe se base sur la rouille réversible. Quand la batterie se décharge, elle absorbe l’oxygène de l’air et transforme le fer en rouille ; pendant qu’elle se recharge, l’application d’un courant électrique reconvertit la rouille en fer et la batterie relâche de l’oxygène.
Une alternative aux matériaux stratégiques comme le lithium ? Peut-être. La technologie de la batterie fer-air fait appel, comme son nom l’indique, à des matériaux en abondance sur notre planète. Celle-ci se compose, entre autres, d’électrodes non toxiques et d’anodes en fer immergées dans un électrolyte à base d’eau, non inflammable. Ces caractéristiques font de la batterie fer-air un système sûr, donc sans risque d’une hausse des températures.
La structure pourrait offrir une durée de stockage allant jusqu’à 100 heures et être opérationnelle pendant 30 ans, selon les promoteurs. 248 batteries seront logées dans des conteneurs métalliques de plus ou moins 12 mètres de long, 2,5 mètres de large et de hauteur. D’une superficie prévue de 2,9 hectares, le projet aura une puissance installée de 10 MW et une capacité de 1 GWh.
La technologie des batteries fer-air, créée et fournie par l’Américain Form Energy, est déjà utilisée dans le Maine, aux États-Unis, pour un projet de 85 MW/8,5 GWh ainsi que dans l’État de Géorgie pour un projet de 15 MW/1,5 GWh.
Image en tête d’article : représentation 3D du projet. Source : FutureEnergy Ireland