Le week-end dernier, la Belgique a enregistré deux périodes où la production d'énergie éolienne et solaire combinée a dépassé la consommation totale d'électricité en Belgique.
Ces périodes de production excédentaire, atteignant jusqu’à 146% le samedi de 11h45 à 12h, ont duré près de 6 heures consécutives le samedi et 3 heures consécutives le dimanche.
C’est un record ! En effet cette situation ne s’était jusqu’à présent produite qu’une seule fois dans l’ère de la fée électricité, le 29 mai 2023 durant 30 minutes (100% de la consommation électrique belge a été assurée par le renouvelable ce 29 mai de midi – Renouvelle)
Cette situation découle de l’augmentation des capacités installées dans les énergies renouvelables, telles que l’éolien et le photovoltaïque en 2024, ainsi que de conditions météorologiques favorables, combinant un fort ensoleillement et un vent soutenu.
À noter que ces événements se sont produits pendant les week-ends, périodes traditionnellement caractérisées par une demande électrique plus faible que les jours de semaine.
Cette bonne nouvelle soulève des défis qui nécessiteront des adaptations à l’avenir :
- Des décrochages locaux d’onduleurs
Certains prosumers ont constaté l’arrêt de leurs installations de production lorsque la production locale atteignait la capacité maximale du réseau à l’absorber. Bien que ce phénomène soit en partie indépendant de l’énergie éolienne, les onduleurs peuvent décrocher même en l’absence de vent, comme cela a été observé ce week-end.
- Des prix négatifs sur le marché de l’électricité
Sur le marché de gros, qui répond par la loi de l’offre et de la demande, une offre abondante entraîne une baisse des prix pour le lendemain. De vendredi à dimanche, certains prix de l’électricité sont même descendus à 0€ ou moins pendant 26 heures. Si cela présente un intérêt pour les consommateurs, en particulier les industriels, qui ont la capacité de déplacer leur consommation de manière significative (et donc d’être rémunérés pour consommer), cela pose problème pour les producteurs.
Ce type de situation d’abondance, dépassant les 100% de la consommation intérieure, devrait se reproduire plusieurs fois en 2024 et est appelé à devenir une norme, surtout lors des journées de faible consommation.
Les besoins en flexibilité, que ce soit par le biais d’une consommation déplacée dans le temps ou du stockage, sont désormais une réalité tangible qui nous poussera à modifier nos comportements, à faire évoluer nos technologies et même à établir de nouvelles normes : accepter de ne pas produire à tout prix.