Après la mise en service de bus électriques et hybrides qui se rechargent la nuit, la Région bruxelloise teste un premier modèle de bus électrique articulé qui se recharge aussi en journée. Focus sur les avancées bruxelloises.
La Région bruxelloise et sa société de transports en communs (STIB) développent actuellement des infrastructures en vue d’électrifier leur flotte de bus et opérer ainsi une mutation vers une mobilité propre. Renouvelle vous propose un focus sur les avancées bruxelloises et reviendra prochainement sur le développement des bus électriques en Wallonie.
Un scénario 100% électrique
A Bruxelles, la stratégie d’électrification s’appuie notamment sur le projet européen Eliptic, qui vise à utiliser les infrastructures électriques existantes des transports en communs (metros, trams, trolleybus, …) pour y connecter et recharger des bus électriques. Grâce à cette approche, il s’avère en effet possible d’électrifier une flotte de bus à moindres coûts.
Or, dans le cas de la Région bruxelloise, une analyse – basée sur une modélisation de la VUB – montre que le réseau électrique 11 kV propre à la STIB est suffisamment puissant pour y recharger l’ensemble des bus, y compris dans un scénario où toute la flotte deviendrait électrique. La recharge pourrait s’opérer dans 3 dépôts de bus proches du réseau électrique de la STIB, durant la nuit, lorsque le service est à l’arrêt.
L’étude prend en compte les caractéristiques du service de bus bruxellois : longueur des lignes, nombre de km parcourus sur chaque ligne, gabarits des bus (petits, moyens ou grands) et donc leurs différents (et futurs) besoins électriques, augmentation du nombre de bus mis en en circulation, … Les conclusions sont claires : rechargés la nuit, tous les bus peuvent redémarrer dès le matin avec une autonomie électrique suffisante pour assurer leur service toute la journée (lire le rapport du projet Eliptic pour le cas bruxellois).
Premiers bus électriques à Bruxelles
Forts des conclusions de cette étude, la Région bruxelloise et la STIB ont donc décidé de tester cette transition et commencé à mettre leur premier modèle électrique en service. Depuis juin 2018, 7 « Citybus » assurent le premier service full électrique sur la ligne 33.
En 2019, le mouvement s’amplifiera avec la mise en service de 5 bus électriques standards (sur les lignes 13 et 37) et de 288 bus hybrides.
Tous ces modèles se rechargent la nuit.
Mais la Région teste également, depuis fin avril, un premier modèle de véhicule électrique articulé qui se recharge aussi en journée, aux terminus.
Les deux premiers exemplaires sont en test sur la ligne 64 (photos ci-dessous).
Des poteaux de rechargement ont été installés au terminus de la Porte de Namur (ci-dessous) et à l’entrée du dépôt de Haren.
Les deux véhicules sont équipés de la technologie « opportunity charging » et de pantographes qui leur permettent de capter l’électricité transmise par les bornes de rechargement (photos ci-dessous).
Le temps de charge au terminus ne dure que quelques minutes (environ 6 minutes pour un trajet de terminus à terminus). L’autonomie est de 30 à 40 km, ce qui est amplement suffisant pour une exploitation normale – en moyenne les lignes de bus font 10 km de long – et permet, le cas échéant, de pouvoir « sauter » une recharge en cas de besoin.
Les 2 véhicules s’ajouteront aux autres bus qui desservent déjà la ligne 64. La STIB pourra ainsi tester l’autonomie de ces véhicules, la vitesse de recharge aux terminus, les procédures d’intervention en cas de soucis techniques aux véhicules ou aux bornes de rechargement…
A terme, 25 bus articulés de ce type circuleront à Bruxelles.
A partir du 31 août 2019, la ligne 64 (dont le trajet sera modifié et limité) sera la deuxième ligne bruxelloise exploitée entièrement et uniquement par des bus full électriques.
A noter que des recharges similaires existent également en Wallonie.
Interconnexion et formations
A Bruxelles, les infrastructures de recharge électriques aux terminus ont profité d’un soutien du projet BENEFIC, qui vise à développer les points de ravitaillement en carburants alternatifs et qui s’inscrit dans le programme européen “Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe”.
D’ici fin 2019, 2.000 conductrices et conducteurs de la STIB auront été formés à la conduite écologique (permettant une récupération d’énergie au freinage) au volant d’un bus électrique et hybride.
Une amorce de transition
La STIB n’a pas encore adopté un objectif précis et un Plan d’étapes pour électrifier sa flotte de bus. L’achat de bus hybrides retarde quelque peu un passage généralisé à des bus 100% électriques. Mais les tests en cours amorcent malgré tout une transition vers une mobilité plus électrique.