Plus de 18.000 panneaux ont été installés et inaugurés fin mars 2023. En chiffres absolus, ils devraient couvrir les besoins équivalents à 4.500 ménages mais fourniront en fait l'électricité directement à l'entreprise UCB voisine.
Inauguré le 30 mars dernier en présence de ceux qui ont porté ce projet initié en 2018, le plus grand parc photovoltaïque au sol de Wallonie produit donc désormais à plein régime. On parle en effet d’une moyenne de plus de 36.000 kWh par jour. Un projet qui a eu le temps d’évoluer et…d’arriver à maturité. Car il aura fallu 5 ans pour l’ensemble de la réalisation du projet. Celui a été initié tout d’abord avec l’octroi des certificats verts par le SPW énergie, garantie d’un équilibre économique, puis avec la délivrance du permis unique par le Fonctionnaire délégué. S’en est suivie l’approbation de la ligne directe par la Commission wallonne pour l’Énergie (CWAPE) et enfin, l’appel d’offre européen et l’attribution du marché pour la construction et la maintenance de l’installation à l’entreprise Perpetum.
Une configuration qui a évolué.
Sur les 19 hectares du parc, exposé en bonne partie aux vents, il eut pu être question d’éoliennes. Mais le bourgmestre avoue que cette option ne l’enchantait guère au regard des nombreuses plaintes systématiques qu’il a sur sa commune, même venant de ses conseillers Ecolo dit-il en souriant. L’option de panneaux photovoltaïques a donc été privilégiée et…a évolué. En effet, si l’initiative est prise en 2018, entretemps, de l’eau a coulé sous les ponts et…le soleil s’est levé et couché quelques fois. Ainsi, si originellement, il était envisagé de poser 36.000 panneaux afin de couvrir l’ensemble du parcours solaire de la journée, ce sont finalement 18.432 panneaux qui ont été posés. En effet, si à l’origine, des panneaux classiques de 350-400 Wc avaient été retenus, ce sont finalement des panneaux bifaces, plus grands et de 650 Wc qui ont été installés. »
Un emplacement industriel désormais dédié au « vert »
Ce projet a été construit sur un emplacement unique à Braine-l’Alleud, le site SODEVER. Ancienne sablière d’Alconval, puis centre d’enfouissement technique orienté plein sud, ce site est aujourd’hui reconverti, pour sa 3ème vie, en parc photovoltaïque de 19 ha intégré au milieu de la forêt. Ainsi suivant les conditions de la DNF (Département de la Nature et des Forêts), la chênaie au nord du site va être agrandie et la partie sud du terrain sera réhabilitée en zone écologique notamment au travers de la réalisation d’une dizaine de mares.
Une production efficace
Ce projet, qui s’inscrit dans la droite ligne des objectifs de réduction de gaz à effet de serre prévoit une production de 13 millions kWh d’électricité. Depuis son inauguration, il produit en moyenne 36.500 kWh par jour (autour de 50.000 kWh pour les journées ensoleillée et 20.000 kWh pour celles plus nuageuses). Si on considère qu’un ménage brainois consomme environ 3.000 kWh par an, 37.000 kWh quotidien équivalent donc à la consommation d’environ 4.500 ménages. En outre, de par sa production d’électricité propre, il permettra chaque année d’éviter l’émission de 2.500 tonnes de CO2. Aujourd’hui, l’installation est opérationnelle et sera exploitée et entretenue sur une durée de vie de 30 ans minimum.
Un investissement public rentable, même pour le privé
Un tel projet nécessite évidemment un investissement conséquent. Il est fait état ici d’une dizaine de millions d’euros. Mais devrait dégager une marge bénéficiaire de 500.000 euros chaque année. En effet, la location du terrain et l’emprunt qui a servi à financer les travaux sont auto-financés grâce à un accord trouvé entre la commune et l’entreprise pharmaceutique UCB qui exploite le site voisin du projet. Ainsi, l’électricité produite est fournie directement à UCB par une ligne propre. En retour, UCB paye un montant fixe, calculé en fonction de la production, d’un peu près un million d’euros par an à la commune. L’électricité ne bénéficie donc pas directement aux foyers brainois mais réduit indirectement la consommation d’électricité de la commune. Si les maisons étaient directement fournies par le parc, la commune deviendrait un fournisseur d’énergies avec toutes les contraintes du secteur. Ce qui est intenable pour un budget communal. Et malheureusement le principe d’une communauté d’énergie n’avait pu être mis en place car la région Wallonne était encore à ses balbutiements concernant les communautés d’énergie. Certes, hasard de calendrier, le texte définitif de la nouvelle réglementation sur celles-ci est depuis quelques jours adopté par le gouvernement wallon mais il fallait avancer. L’avenir nous dira si la commune souhaite faire évoluer le business model derrière ce parc, mais à y regarder actuellement, pour une première, le projet a d’ores et déjà plus d’un point positif pour lui, pour les Brainois et pour la planète.