Avec la fin de la compensation en Région bruxelloise dès 2020, la rentabilité photovoltaïque change de logique. Pour une puissance AC onduleur de 10 kVA, l’optimum économique consistera notamment à installer aux alentours de 12 kWc. Voici tous nos conseils.
En 2020, le mécanisme de compensation des énergies consommées et produites (le compteur qui tourne à l’envers) sur base annuelle prendra fin à Bruxelles. Le propriétaire d’une installation photovoltaïque (PV) ne pourra donc plus réduire sa facture d’électricité que de par l’énergie qu’il autoconsomme « sur le moment ». L’énergie produite en excès pourra, quant à elle, être vendue au réseau à un tarif équivalent au prix du marché de l’électricité, qui s’établit aux alentours de 3 c€/kWh, contre les 20 c€/kWh que coûte l’énergie consommée du réseau.
Cette nouvelle mesure a une conséquence importante pour le dimensionnement d’une installation PV : sa puissance installée ne sera plus limitée par l’énergie électrique totale consommée sur l’année par son propriétaire. La maximalisation du profit d’une installation PV suivra une autre logique.
La rentabilité d’une installation photovoltaïque dépendra principalement de deux facteurs. Le premier est le nombre de certificats verts qui pourront être vendus. Le deuxième est la fraction de la consommation électrique qui pourra être autoproduite par l’installation PV à l’échelle d’une année.
En général, ces deux facteurs sont d’autant plus favorables que la puissance PV installée augmente, jusqu’à atteindre une puissance nominale AC de 10 kVA (déterminée par l’onduleur). Au-delà de 10 kVA, des frais supplémentaires importants s’ajoutent à l’installation, et la rentabilité est moindre, puisque le Gestionnaire de Réseau Distribution (GRD) considère que l’installation PV est un gros producteur d’électricité domestique et oblige alors son propriétaire à placer un compteur spécifique et une armoire de découplage. Ces frais sont globalement fixes (indépendants de la puissance installée) et ils ne sont amortis que sur des installations dont la puissance nominale AC dépasse les 30 kVA. Entre les 10 kVA et les 30 kVA, les lois actuelles rendent donc les installations PV moins rentables.
Vivent les 12 kWc !
En Belgique, les panneaux solaires fonctionnement la plupart du temps bien en-dessous de leur puissance nominale DC, notamment parce qu’ils opèrent rarement sous des conditions d’irradiance très élevées. L’irradiance typique est de quelques centaines de W/m2, contre les 1000 W/m2 qui sont reçus sous un beau ciel bleu et lorsque le soleil est juste en face des panneaux. Il est donc souvent avantageux de surdimensionner la puissance maximale DC (puissance crête) de son installation PV par rapport à sa puissance AC d’environ 20%. Pour une puissance AC onduleur de 10 kVA, l’optimum économique est d’installer aux alentours de 12 kWc, ou même parfois plus, jusqu’à 15 kWc, par exemple si l’installation PV n’est pas orientée favorablement vers le sud.
Un investissement rentable, même via un prêt
Pour des installations PV dont la puissance AC onduleurs est inférieure ou égale à 10 kVA, le temps de retour sur investissement reste relativement court : de 5 à 7 ans, et la rentabilité est relativement élevée avec un Taux de Rentabilité Interne Modifié (TRIM) annuel aux alentours de 7-8%.
Des panneaux photovoltaïques sur un toit constituent donc un investissement sûr, vert, et rentable. Cet investissement peut être réalisé au moyen des fonds propres du propriétaire, ou il peut également être très avantageux de réaliser cet investissement au moyen d’un prêt, de manière à profiter des faibles taux d’intérêts qu’offre le marché en ce moment, typiquement en-dessous de 2%.
Un retour sur investissement de 7% financé par un prêt à du 2%, c’est un gain net de 5% sans avoir déboursé un sou. Mieux encore, la rentabilité sur fonds propres est infinie, puisque l’investissement de départ vaut zéro. Et si la personne désireuse de s’équiper de panneaux PV ne possède pas le capital, ne peut ou ne veut pas contracter un prêt, ou ne souhaite pas se soucier de la gestion technique et administrative, les services d’un tiers investisseur peuvent alors s’avérer intéressants. Certains installateurs proposent également un service d’aide dans les démarches administratives et de suivi de production.
Avec la technologie actuelle des panneaux PV, il faut généralement aux alentours de 6 m2 de toiture pour installer une puissance de 1 kWc. Une installation de 12 kWc correspond donc à 60 m2. La surface de toits disponible en ville devient donc souvent un facteur limitant plutôt que la consommation d’énergie annuelle ou le capital disponible. La plupart des gens ont donc tout intérêt à tenter de couvrir l’entièreté de leur toit de panneaux solaires. Cachez-moi donc ces tuiles que je ne saurais voir !