Hausse des coûts pour l’île énergétique Princesse Elisabeth 

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Annoncée comme la première île énergétique au monde, sa construction pourrait prendre l’eau à cause de la hausse de son coût. Évaluée à 2,2 milliards d’euros, elle pourrait en coûter 7 milliards.

Il y a un peu plus de 6 mois, Elia démarrait la construction de ce qui devait être la première île énergétique au monde. Mais celle-ci pourrait être mise en pause, voire remise en cause. La raison ? Une hausse des coûts liée à une pénurie dans le secteur de l’approvisionnement en infrastructures à haute tension. La nécessaire transition énergétique, devant s’accélérer pour atteindre les objectifs de neutralité climatique d’ici 2050, voit la multiplication des projets créer une tension sur les marchés. Ajoutons à cela l’inflation résultant du conflit en Ukraine, et on obtient une équation qui alourdit la facture.

Estimé à 2,2 milliards d’euros en 2021, le montant initial pourrait être en réalité trois fois supérieur. Ce dernier atteindrait, finalement, 6,8 milliards d’euros si l’on en croit l’avertissement lancé par la CREG. Face à ces importants surcoûts, la Febeliec (fédération belge des consommateurs industriels d’énergie) demande la mise en suspens du projet afin de le réévaluer, inquiète d’une possible envolée des prix de l’électricité pour en compenser le surcoût.

La transition énergétique belge remise à plus tard ?

Pour rappel, pôle énergétique de la zone éolienne Princesse Elisabeth en mer du Nord, l’île centralisera la puissance de futures éoliennes, dont la mise en service est prévue pour 2028. Cette puissance installée est estimée à 3,5 GW d’ici 2030 et à 8 GW en 2040. L’île devrait également servir de « hub » énergétique en raccordant des câbles d’interconnexion avec d’autres pays comme le Danemark ou le Royaume-Uni.

Malgré l’importante augmentation du budget, la ministre fédérale de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, estime qu’il est trop tôt pour décider d’un éventuel report du projet. Cette dernière a rappelé, en commission à la Chambre, l’importance de l’île pour l’approvisionnement en électricité de la Belgique. Avec, d’ici 2030 à 2032, 25 à 30 TWh d’électricité produite, elle pourrait répondre à un tiers des besoins énergétiques du pays.

La semaine prochaine, Elia et la CREG seront entendus le 12 novembre à propos des conséquences qu’entraînerait un éventuel report du projet ainsi que d’autres solutions possibles.