Le stockage de chaleur souterrain est encore relativement inconnu mais des programmes européens comme TREASURE comptent bien le démocratiser dans les années à venir.
La transition énergétique continue de faire son bonhomme de chemin, et avec elle, l’expansion des énergies renouvelables. Mais les réseaux électriques déjà fort tendus n’ont pas encore la capacité ni les infrastructures pour absorber l’excédent de ces énergies. Pour éviter de le gaspiller et pouvoir répondre à la fluctuation de celles-ci, de plus en plus de projets de parcs de batteries de stockage voient le jour. Une piste qui doit être une des solutions, mais pas la seule. D’autres systèmes existent et pourraient être complémentaires, comme le stockage de chaleur souterrain intersaisonnier.
Stocker de l’énergie dans l’eau sous forme de chaleur n’est pas nouveau, mais pourquoi ne pas adapter cette application à d’autres systèmes ? Et pourquoi pas sous terre dans une fosse ? Encore très peu exploité, le procédé pourrait aider à développer plus rapidement les réseaux de chaleur renouvelable. Une bonne nouvelle donc, étant donné que le chauffage des espaces dépend encore beaucoup (trop) des combustibles fossiles et continue d’être une source importante d’émissions de gaz à effet de serre.
Comme une grande bassine d’eau chaude
Le Pit Thermal Energy Storage (PTES) ou, si vous préférez, stockage d’énergie thermique en fosse, est une méthode de conservation de la chaleur. Son principe est simple : après avoir creusé une fosse dans le sol, celle-ci est remplie d’eau chauffée par des sources d’énergie renouvelable. Elle y conservera la chaleur grâce, notamment, à un couvercle isolant, pour la diffuser ensuite dans le réseau et chauffer des bâtiments quand on en a besoin.
Afin de déployer plus facilement les PTES à grande échelle, l’Europe a récemment lancé un programme appelé TREASURE. Ce dernier prévoit la mise sur pied de 7 projets de démonstration répartis sur 5 pays. Véritable collaboration avec des experts du secteur, TREASURE a pour objectif la création de 2000 stockages neutres en carbone.
Pionnier du stockage de chaleur souterrain intersaisonnier, le Danemark compte déjà quelques exemples concrets de l’application du système, comme à Vojens, où se situe la plus grande installation du genre au monde. Le réservoir y contient 203 000 m³ d’eau chauffée par des panneaux solaires thermiques. Toujours au Danemark, la ville de Dronninglund possède un bassin de stockage d’une capacité de 60 000 m³.
Bien sûr, il va sans dire que le pays a fait d’importants investissements pour la transition énergétique, notamment dans les énergies solaires et éoliennes. Sans oublier qu’une grande majorité de ménages danois sont reliés à des réseaux de chauffage urbain, ce qui simplifie donc l’intégration des stockages de chaleur intersaisonniers.
Un exemple à suivre pour le reste de l’Europe ? Espérons que ces projets et recherches inciteront à investir davantage dans le développement des réseaux de chaleur renouvelable, essentiels pour décarboner notre façon de nous chauffer.