Éolien flottant : des turbines chinoises fabriquées en Italie

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L’éolien offshore flottant avance à grand pas pour l’Italie avec Med Wind, premier parc du genre en Méditerranée. C’est le constructeur chinois MingYang qui en fabriquera les turbines, et l’UE ne voit pas ça d’un très bon œil.

Des pays européens continuent de s’intéresser à l’éolien flottant, comme l’Italie, qui, pour soutenir le développement des énergies renouvelables, se lance dans la construction du premier parc éolien offshore flottant en mer Méditerranée.

C’est au large de la Sicile qu’il verra le jour avec une capacité installée de 2,8 GW. La production d’électricité attendue s’élève à 9 TWh par an, avec, pour atteindre ce but, un nombre envisagé de 190 turbines. Envisagé, car le futur parc de Med Wind devrait finalement en compter 148, plus puissantes. C’est ce qu’a annoncé Renexia, le développeur du projet, qui a également fait part du choix quant à leur futur fabricant : l’entreprise chinoise MingYang. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’industrie éolienne européenne.

L’accord passé entre les différentes parties, dont le gouvernement italien, prévoit un investissement de 500 millions d’euros. Grande première, il inclut la création d’une usine de production d’éoliennes offshore chinoises sur le sol européen. Une usine d’où sortiront, à long terme, d’autres composants pour d’autres projets en Europe. Et c’est bien là le problème.

Med Wind, cheval de Troie des fabricants éoliens chinois ?

Coup dur pour l’industrie éolienne européenne, qui y voit, à juste titre, une menace future. Les entreprises occidentales étaient, jusqu’à présent, les meneuses sur le marché des éoliennes offshore, avec des entreprises comme Siemens-Gamesa ou Vestas. Des entreprises qui étaient à l’abri des ambitions chinoises quant à l’éolien offshore, mais cela pourrait ne plus durer.

Actuellement, aucun fabricant européen ne propose d’éoliennes au-delà de 15 MW. Impossible donc de faire face aux 148 éoliennes offshore d’une puissance de 18,8 MW qui seront livrées par MingYang pour le parc flottant de Med Wind. Renexia justifie son choix en soulignant que la garantie des délais de livraison de la part de l’entreprise chinoise, pour une installation au premier semestre 2026, a pesé dans la balance.

Sans surprise, ce partenariat attire l’attention de l’Union européenne, car bien que l’Italie ne soit pas le premier pays européen à signer un accord de production de turbines avec la Chine, il s’agit bien d’une première pour un État membre de l’Union.

Le fait que l’accord ait été possible soulève d’autant plus de questions que l’UE a récemment multiplié les législations comme le Net Zero Industry Act, le Critical Raw Materials Act ainsi que celle sur la régulation des subsides étrangers. La Commission ne manquera certainement pas d’enquêter sur les tenants et aboutissants de ce contrat passé avec MingYang.