En 2022, en pleine inflation des prix de l’énergie, presque un quart des ménages belges étaient touchés par la précarité énergétique.
C’est plus précisément 21,8% de foyers qui étaient concernés, soit 6,9% de plus qu’en 2021. Les chiffres partagés dans le récent baromètre de la Fondation Roi Baudouin montrent que la consommation d’énergie continue d’être une source de préoccupations pour beaucoup d’entre nous.
Pour rappel, la précarité énergétique est la difficulté à pouvoir répondre à ses propres besoins énergétiques pour des utilisations élémentaires : se chauffer, s’éclairer, cuisiner, etc. Une situation qui résulte de plusieurs facteurs comme des revenus trop faibles, une habitation aux mauvaises performances énergétiques ou encore des prix de l’énergie trop élevés.
Consacrant 73 euros supplémentaires par mois aux factures énergétiques, 13,5% des ménages ont des coûts énergétiques trop élevés par rapport à leurs revenus. Une augmentation de la précarité énergétique répartie différemment selon les régions avec la Wallonie qui enregistre le taux le plus élevé grimpant à 29,2%. Suivent ensuite la Région de Bruxelles-Capitale avec 28,2% et la Flandre avec le taux le plus bas : 16,4%.
Cette situation est, sans surprise, la conséquence de plusieurs crises successives (voire simultanées) depuis ces dernières années. La pandémie du COVID qui avait vu la demande en électricité fortement chuter pendant le confinement a été suivie d’une reprise rapide créant un déséquilibre entre l’offre et la demande, et donc une hausse des prix de l’énergie. Le conflit en Ukraine a aggravé les choses provoquant leur envolée.
En décembre 2022, le prix pour 1 MWh de gaz naturel était 2,5 fois plus élevé qu’en 2018 et même 4 fois plus qu’en décembre 2020. Celui du mazout était plus élevé de 28% par rapport à 2021.
Cette crise de l’énergie n’a pas qu’exclusivement touché les couches les plus fragiles de la société. La sévérité de cette crise a démontré que la précarité énergétique pouvait désormais toucher chacun d’entre nous, y compris la classe moyenne. Si celle dite « centrale » reste stable, la classe moyenne « basse » quant à elle passe de 36,2% en 2021 à 43% l’année qui suit. Les isolés et familles monoparentales restent les plus vulnérables face à la précarité énergétique et pour ces dernières le taux passe de 24,8% à 37,4%.
Comment le renouvelable pourraient aider à lutter contre la précarité énergétique ?
Les énergies renouvelables ont des coûts de production inférieurs à ceux des énergies fossiles ainsi que des prix plus stables, ce qui a donc un impact positif sur les factures. Bien sûr, cela doit aussi s’accompagner par la rénovation des logements. En améliorer l’efficacité énergétique contribue à une meilleure gestion des dépenses énergétiques et donc des coûts alloués à l’énergie.
Alors, comment inclure les personnes en précarité énergétique dans la transition énergétique afin qu’elles puissent profiter des bénéfices des énergies renouvelables au même titre que le reste de la société ?
Le mémorandum d’Energie Commune propose plusieurs solutions concrètes afin de décarboner la lutte contre la précarité énergétique :
- Soutenir financièrement l’accès à une production d’énergie renouvelable et locale.
- Inciter l’inclusion des personnes en précarité énergétique dans le partage d’énergie via le fond social fédéral.
- Encourager le partage d’énergie au sein des logements sociaux.
- Créer des projets de partage d’énergie incluant des personnes en précarité énergétique.
Démocratiser la transition énergétique est donc essentielle afin que toute la société puisse avoir équitablement accès aux énergies renouvelables.